Faut-il parler de son burn-out en entretien de recrutement ?
- Magalie AUGER
- 20 mai
- 5 min de lecture
Vous avez traversé un burn-out et redoutez les questions en entretien sur cette période ?
Vous hésitez entre transparence et discrétion face à un recruteur ?
Vous cherchez comment évoquer votre burn-out, sans nuire à vos chances de convaincre ?
Alors cet article est fait pour vous !
Pourquoi la question du burn-out en entretien est-elle délicate mais incontournable ?
Le bien-être mental devient un enjeu majeur dans la vie professionnelle, parler de son burn-out est encore tabou pour beaucoup.
Et pourtant, le Baromètre Fragilités des salariés 2023 de Malakoff Humanis révèle que 23 % des salariés déclarent avoir connu une situation d'épuisement ou d'usure professionnelle liée à des conditions de travail éprouvantes.
Christian, un DRH que j'ai accompagné, me disait : "Ce qui m'a convaincu, ce n'est pas qu'elle ait connu un burn-out, mais la façon brillante dont elle m'en a parlé."
Toujours selon le baromètre Fragilités des salariés 2023, 83 % des dirigeants se déclarent préoccupés par les situations de fragilité de leurs salariés.
Ce n'est donc pas le burn-out qui pose problème, mais l'image que vous lui donnez.
Que risquez-vous si vous cachez ou banalisez votre burn-out ?
Vous risquez de provoquer :
Sentiment d’incohérence dans votre parcours
Malaise si la question du trou dans le CV surgit
Stress supplémentaire pendant l'entretien
Manque de confiance perçu par le recruteur
C’est comme vouloir tourner une page sans l'avoir vraiment lue. L'inconfort se fait ressentir.
Une manager commerciale que j'ai coachée a transformé son récit de burn-out en manifeste de leadership plus humain, ce qui a séduit son futur employeur.
Pourquoi parler de son burn-out peut valoriser votre profil ?
Parce qu’il peut témoigner de :
Votre capacité à prendre soin de vous
Votre lucidité sur les limites du système
Votre volonté de réalignement professionnel
Votre maturité dans la gestion de l'adversité
Si vous arrivez à convertir votre burn-out en une reconversion cohérente avec vos valeurs, cela vous rendra plus crédible aux yeux de vos pairs.
Qu’est-ce que ça signifie " bien parler de son burn-out en entretien " ?
Cet à dire que vous êtes en capacité de :
Expliquer sans entrer dans le médical ni le détaillé
Montrer ce que vous avez appris et mis en place depuis
Transmettre une posture constructive, pas une plainte
Être en capacité d’ancrer votre discours dans le futur
Il s’agit de faire preuve de discernement, de résilience et de clarté.
Comment parler de son burn-out en entretien de recrutement ?
Conseil 1 : Assumez cette période comme une étape de votre parcours
Ne la niez pas, contextualisez-la.
Expliquez sobrement la période et les circonstances sans dramatiser.
Parlez-en comme d’un passage qui vous a fait grandir. Le recul et l’analyse posée rassurent.
Exemple : "J'ai connu une période d'épuisement liée à un contexte de surcharge et de désalignement, que j'ai pris le temps de traiter."
Vous montrez que vous avez pris du recul et du pouvoir d’agir.
Conseil 2 : Restez factuel et positif dans votre façon d’en parler
Pas de justification, ni de mélancolie.
Structurez vos mots comme un exposé professionnel.
Ce n’est pas l’obstacle qui bloque, c’est la façon de le regarder.
Concentrez-vous sur le changement et la croissance que cela a suscitée.
Exemple : "Cette pause m’a permis de réinterroger mes priorités et de revisiter ma manière de manager."
Vous repositionnez votre parcours avec hauteur.
Conseil 3 : Montrez les actions concrètes que vous avez mises en place depuis
Montrez les leviers activés : accompagnement, formation, changement de rythme, nouvelles pratiques.
Mentionnez les apports précis et actuels : pratiques de feedback, meilleure gestion des limites, amélioration de la gestion du stress.
Exemple : "Je me suis formée à la facilitation et j’ai changé mon organisation du travail."
Vous rassurez sur votre solidité retrouvée.
Conseil 4 : Reliez cette expérience à votre projet professionnel actuel
Créez un lien entre les apprentissages et le poste visé.
Ce que vous vivez vous prépare à ce que vous voulez devenir.
Parlez de ce que vous avez clarifié sur votre style de management, vos conditions de performance, vos limites négociables.
Exemple : "Aujourd’hui, je cherche à contribuer dans un environnement plus collaboratif, où l’écoute fait partie de la culture managériale."
Vous valorisez votre cohérence interne.
Conseil 5 : Soyez prêt à répondre sans vous justifier
Anticipez la question avec une réponse concise, calme, assumée.
Tenez-vous à un récit clair, sans vous éparpiller, ni vous excuser, ni critiquer vos employeur précédent.
Exemple : "Oui, j’ai fait un break après une phase d'épuisement. Ce temps m’a permis de me reconstruire et de revenir plus ancré dans mon leadership."
Vous incarnez une posture adulte, responsable et stable.
Conseil 6 : Transformez cette période en levier de leadership personnel
Parlez de conscience de soi, de transformation et de maturité relationnelle.
« La vulnérabilité n'est pas une faiblesse, mais notre plus grande mesure de courage. » Brené Brown, auteur Le Pouvoir de la vulnérabilité
Démontrez votre évolution de posture : passage du faire au être, du réflexe à l’intention.
Exemple : "J’ai développé une capacité à poser explicitement un cadre sécurisant pour mes équipes, ce que je n’avais pas conscience de faire auparavant."
Vous montrez une autorité plus humaine et intègre.
Conseil 7 : Appuyez-vous sur des résultats concrets depuis cette étape
Montrez votre rebond avec des faits : mission réussie, équipe remobilisée, retour client positif.
La preuve de la transformation, c’est l’impact que vous avez ensuite.
Mettez en avant des changements observables et reconnus.
Exemple si vous avez repris votre emploi après votre burn out :
"Depuis, j’ai repris une direction opérationnelle et les indicateurs d’engagement de mon équipe ont progressé de 30 %."
Exemple si vous n'avez repris votre emploi après votre burn out :
"Ce burn out m'a permis de réaliser une véritable introspection, notamment sur l'indentification de mes valeurs. Je sais aujourd'hui quel est le sens de mon engagement professionnel dans une entreprise comme la vôtre."
Vous ancrez votre résilience dans le concret et la valeur ajoutée.
Est-ce pertinent pour tout type de poste ?
Oui, même (et surtout) pour les postes à responsabilité, car ils demandent une conscience de soi et une solidité durable.
Y a-t-il des prérequis pour en parler avec justesse ?
Avoir intégré l'expérience
Avoir une nouvelle dynamique professionnelle claire
Savoir se positionner sans culpabilité ni règlement de compte
Quels sont les facteurs clés pour bien parler de son burn-out ?
Clarté du discours
Posture assumée
Narration constructive
Alignement avec les valeurs du poste
Sérénité incarnée
Quelles compétences cela mobilise-t-il ?
Intelligence émotionnelle
Capacité de recul
Communication assertive
Leadership personnel
Gestion de l'énergie
En bref : Faut-il parler de son burn-out quand on est candidat à un entretien de recrutement ?
Assumez cette période comme une étape de votre parcours
Restez factuel, concis et positif dans votre façon d’en parler
Montrez les actions concrètes que vous avez mises en place depuis
Reliez cette expérience à votre projet professionnel actuel
Soyez prêt à répondre sans vous justifier
Prêt à transformer votre burn-out en preuve de conscience professionnelle et de résilience ?
Vous pouvez en faire un tremplin pour démontrer votre maturité, votre vision et votre stabilité.
Besoin d'aide pour formuler votre discours sur le burn-out en entretien de recrutement ?
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Sources de l'article :
Baromètre Fragilités des salariés 2023 -Malakoff Humanis
Baromètre annuel absentéisme 2023 - Malakoff Humanis
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