Doit-on changer de poste après un burn-out ?
- Magalie AUGER
- il y a 6 jours
- 5 min de lecture
Vous vous interrogez sur votre avenir professionnel après un épisode de burn-out ?
Vous hésitez entre reprendre votre ancien poste ou explorer de nouvelles opportunités ?
Vous cherchez des repères pour faire le meilleur choix, respectueux de votre équilibre ?
Alors cet article est fait pour vous !
Pourquoi questionner son poste après un burn-out est légitime ?
Un burn-out n’est pas un simple coup de fatigue.
C’est un effondrement intérieur dû à un déséquilibre profond entre vos efforts, vos valeurs et vos ressources.
Il indique que votre manière de travailler ou l’environnement dans lequel vous évoluiez ne correspondait plus à vos besoins fondamentaux.
Un de mes clients, Marc, manager dans une ESN m’a confié « Reprendre exactement comme avant était impensable. J'avais besoin d'une vraie respiration professionnelle ».
Une étude scientifique de FEDRIS (Agence fédérale belge pour la sécurité et la santé au travail) publiée en 2023 révèle qu’environ 11,5 % des individus ayant vécu un burn-out ont changé d’employeur dans les 3 à 6 mois suivant leur retour au travail.
Questionner son poste, ses missions ou son secteur est donc une étape
saine et responsable.
Mais cela ne veut pas forcément dire qu'il faut tout quitter.
Quels sont les risques d’un retour précipité dans le même poste ?
Les risques de reprendre son poste rapidement après avoir fait un burn out sont :
Replonger rapidement dans le surmenage, car les causes n’ont pas été identifiées ou traitées.
Ne pas avoir développé les ressources internes nécessaires pour faire face autrement.
Ressentir un profond désengagement, voire du dégoût ou une perte de sens.
Subir à nouveau un épuisement, parfois plus violent.
Les signes d’un mauvais retour :
Sentiment d’angoisse à l’approche du retour
Troubles du sommeil, fatigue persistante
Démotivation dès les premiers jours
Difficultés de concentration et baisse de performance
C’est comme recoller une tasse fissurée sans la renforcer.
Le moindre choc peut la briser de nouveau.
Benoît, un chef de projet que j'ai accompagné, a évité une rechute en changeant de service et en rejoignant un management plus soutenant.
Pourquoi envisager un changement de poste peut être salvateur ?
Changer de poste n’est pas une fuite, mais une reconquête.
Cela permet :
De repartir sur de nouvelles bases plus saines
De redonner du sens à votre travail
D’adopter un rythme de travail plus respectueux de vos limites
D’utiliser vos compétences autrement, avec plus de plaisir
Changer de poste permet de changer d'habitude de travail.
Mais n'oubliez pas qu'on peut changer d'habitude sans changer de poste.
Qu’est-ce que cela signifie, changer de poste de manière éclairée ?
C’est une démarche structurée qui combine :
Une introspection sincère sur les causes du burn-out
Une identification fine de vos nouveaux besoins
Une exploration réaliste du champ des possibles
Une prise de décision alignée avec vos priorités de vie
Exemple : se repositionner sur un poste à responsabilité limitée, dans une entreprise à taille humaine avec une culture plus respectueuse.
Comment décider avec discernement si vous devez changer de poste ?
Conseil 1 : Faire un diagnostic honnête et structuré de votre poste précédent
« Il n’est aucun remède contre l’homme qui ne change pas son environnement. » — Marc Aurèle, philosophe stoïcien
Faites une analyse des facteurs ayant contribué à votre burn-out : charge de travail, relation au manager, flou des objectifs, surcharge émotionnelle, pression implicite, absence de reconnaissance…
Utilisez un tableau avec 3 colonnes : ce qui me nourrissait / ce qui m'épuisait / ce que je souhaite retrouver ou éviter.
Vous identifiez les déclencheurs précis de votre mal-être et évitez de les reproduire.
Conseil 2 : Clarifier vos besoins profonds post-burn-out
Déterminez ce qui est devenu non négociable pour vous :
Type de relation au travail (autonomie, soutien, clarté)
Cadre de travail (horaires, flexibilité, télétravail)
Mission (sens, impact, reconnaissance)
Faites le lien avec vos valeurs.
Lesquelles ont été malmenées et doivent être réintégrées dans votre futur professionnel ?
Ainsi, vous définissez un cap clair, protecteur et motivant.
Conseil 3 : Explorer activement les options sans pression
Prenez le temps de :
Faire un benchmark de postes en interne ou ailleurs
Discuter avec des professionnels de secteurs proches
Participer à des événements métiers ou groupes de réflexion
Cela vous permet de confronter vos idées à la réalité, sans vous engager encore. Restez curieux, ouvert, sans vous juger.
Vous élargissez vos perspectives tout en affinant vos préférences.
Conseil 4 : Tester concrètement vos hypothèses
Tester, c’est avancer avec lucidité.
Avant de changer, validez vos choix avec des actions concrètes :
Effectuer une mission courte ou un job en interne
Faire une immersion de quelques jours (vis ma vie)
Réaliser un stage volontaire dans un autre service ou secteur
Ces tests vous permettent de ressentir les conditions réelles du poste et d’identifier les écarts avec votre idéal.
Vous sécurisez votre choix par l’expérience.
Conseil 5 : Vous faire accompagner dans cette réflexion
Changer de poste après un burn-out engage émotionnellement et stratégiquement.
Un accompagnement par un coach, un psychologue du travail ou un professionnel RH vous permet de :
Structurer votre introspection
Identifier les angles morts
Prendre des décisions rationnelles et émotionnellement alignées
Vous gagnez en clarté, en confiance et en énergie pour franchir ce cap en conscience.
Changer de poste après un burn-out : est-ce indispensable ?
Non.
Parfois, changer de poste n’est pas nécessaire.
Un aménagement de vos missions, un changement de manager ou une reprise progressive avec des marges de manœuvre peuvent suffire.
Chaque situation mérite d’être évaluée individuellement, avec bienveillance et lucidité.
Par exemple, moi-même, j'ai fait un burn out en 2012, puis suis revenue sur mon poste de DRH et suis restée jusqu'en 2017 pour prendre ensuite un poste de DG.
Quels sont les prérequis pour envisager un changement de poste sereinement ?
Avoir pris un temps de récupération suffisant, validé médicalement
Avoir engagé une introspection sincère sur soi et son rapport au travail
Être prêt à assumer le changement et ses conséquences (incertitude, repositionnement)
Facteurs clés de succès pour réussir un changement post burn-out
Auto-analyse structurée du burn-out
Identification claire des besoins, aspirations et limites
Exploration méthodique des options internes et externes
Tests concrets sur le terrain
Accompagnement professionnel adapté
Les compétences clés à mobiliser dans cette transition
Intelligence émotionnelle
Capacité à prendre du recul
Persévérance et agilité mentale
Gestion de l’énergie et du temps
Assertivité dans la communication de ses besoins
En bref : Que dois-je savoir pour décider de changer ou non de poste après un burn-out ?
Faire un diagnostic honnête et structuré de votre poste précédent
Clarifier vos besoins profonds post-burn-out
Explorer activement les options sans pression
Tester concrètement vos hypothèses
Vous faire accompagner dans cette réflexion
Prêt·e à choisir votre prochaine étape professionnelle avec lucidité et respect de vous-même ?
Vous pouvez transformer cette période de transition en opportunité de reconstruction profonde.
Besoin d’aide pour décider sereinement si vous devez changer de poste après un burn-out ?
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Sources de l'article :
Rapport scientifique de l'Agence fédérale belge pour la sécurité et la santé au travail
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